« Ma vie n’est pas une vie solitaire »

 

Philippe Christory

« Ma vie n’est pas celle d’un solitaire. Construire l’Eglise ensemble est un défi vital »

Le père Philippe Christory, 52 ans, est curé de la paroisse de la Trinité, à Paris. Il témoigne de son sacerdoce.

Mon être trouve sa joie dans la rencontre de Dieu. Pour le prêtre, cette joie réside dans la communion avec Jésus par la prière et l’eucharistie, mais aussi par le partage de sa vie avec ses fidèles. Communion et partage où le corps a sa place par la présence, le regard, l’écoute et la tendresse, même si c’est hors de toute relation sexuelle.

Ma fécondité, je la vis en donnant une parole qui ouvre à la Vie : une personne désespérée retrouve un sens à sa route, un jeune accueille la confiance et développe un projet, un couple reprend son chemin commun grâce au pardon donné, etc. C’est là que le don de ma vie porte du fruit malgré mes limites : je goûte à la joie de savoir que par moi du bien se fait.

Le célibat est aussi possible grâce au soutien des laïcs, qui attendent mon ministère sacerdotal et qui l’encouragent. Couples, familles, célibataires composent ma famille, avec des amitiés souvent portées par la foi, mais accueillantes à ceux qui ne l’ont pas encore reçue. La vie fraternelle avec d’autres prêtres est un secours et une richesse dans l’exercice de la charité et du sou-tien mutuel. Il n’est pas bon que l’homme soit seul.

Ma vie n’est donc pas une vie solitaire. J’aime bâtir des projets avec les laïcs sou-cieux de l’évangélisation. Il y a tellement de talents à recevoir d’eux! Construire l’Église ensemble est un défi vital. La prière est la source de notre communion, car qui ne prie pas parlera d’abord de lui-même. La collaboration véritable s’appuie sur l’écoute de l’Esprit Saint et la méditation de l’évangile. L’union des cœurs et la vie fraternelle donnent à la collaboration sa richesse et sa fécondité. Quelle joie de voir les fruits concrets de cette communion vécue pleinement en Dieu !

Article paru dans Il est vivant, n. 277, décembre 2010, p. 48.

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