Témoignage du Père Michel Gitton

Pere Gitton

Alors que s’achève la 3e saison d’Ainsi soient-ils, nous avons interviewé le Père Gitton, fondateur de la Communauté Aïn Karem, de nous parler de sa vocation. Témoignage.

Comment avez-vous « reçu » votre appel à suivre le Christ ?

Je suis un converti : à 21 ans j’ai découvert le Christ présent dans l’eucharistie et j’ai tout de suite trouvé une communauté chrétienne vivante qui me proposait des rencontres, des retraites, un apostolat. Mais je n’ai pas tout de suite pensé à être prêtre, j’envisageais de me marier et de mener la vie d’un laïc chrétien. Seulement le Seigneur avait d’autres vues sur moi et, trois ans plus tard, au retour d‘un pèlerinage à Chartres, l’éventualité de la prêtrise s’est présentée de façon de façon lumineuse. Je n’ai pas beaucoup hésité à partir de là.

Peut-on renoncer à fonder une famille, et vivre dans la chasteté et l’abstinence ? (la sexualité des prêtres étant le fil rouge d’Ainsi soient-ils, tout au long des 3 saisons).

Les deux étaient liés, je découvrais à ce moment que je pouvais servir le Seigneur en lui donnant  toute ma vie. La  chasteté faisait partie du don qui m’était proposé. J’étais fier de pouvoir faire ce pas. Sans doute, je devinais que ce ne serait pas facile, mais je savais déjà que le Christ m’aiderait, car, comme dit saint Augustin, « il donne ce qu’il ordonne ». C’est plutôt avec ma famille que les choses furent difficiles : j’étais enfant unique et toutes les espérances se portaient sur moi. Quand il a fallu que j’annonce mon projet à ma mère, puis à mon père, leur réaction fut directe : « tu seras un fruit sec, ta vie ne servira à rien ! ». Ce n’est pas précisément ce que je pense après 41 ans de sacerdoce, je trouve plutôt que ma vie fut bien remplie. En tout cas, le Seigneur a tenu parole.

Que vous apporte ce choix radical du don total de votre vie à Dieu ?

L’amour. J’imagine que quand un homme se marie, il renonce à toutes les femmes sauf une, et il est heureux donner à celle qui devient son épouse cette preuve d’amour. Moi, comme prêtre consacré au Seigneur, j’entrais dans une voie unique et merveilleuse, où il m’était donné de servir mon Maître, de lui donner plus que mes bons sentiments et même mon dévouement, mais ma chair, mon cœur, tout mon temps !

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