Témoignage d’un ancien séminariste

Bruno Saint Girons - ancien séminariste

Nous sommes partis à la rencontre de prêtres afin de leur demander leur point de vue sur le séminaire. Témoignage d’un ancien séminariste, le Père Bruno Saint Girons, 40 ans, ordonné prêtre en 2002 à Evreux, missionnaire MEP (Missions étrangères de Paris) à Singapour. 

 

– Quels souvenirs gardez-vous du séminaire ?

De très bons souvenirs ! C’était un lieu plein de vie, en plein centre de Paris (NDLR : au séminaire des Carmes, au sein de l’Institut Catholique de Paris).

– Qu’est-ce que cela vous a apporté humainement et spirituellement ?

C’est un temps où l’ont vit en communauté, avec d’autres séminaristes.

Ainsi, j’ai appris à m’accepter, à m’aimer tel que je suis mais aussi à accepter et à aimer les autres tels qu’ils sont.

Avec les études, ce temps m’a permis de mieux comprendre la construction humaine, psychologique et spirituelle de la personne.

Ce fut aussi un lieu d’intégration de mes diverses expériences passées (coopération au Sri Lanka, etc.), par exemple en me permettant de travailler sur les différences entre le bouddhisme et le christianisme. Au séminaire, on prend le temps de se demander qui l’on est en fonction de son histoire.

C’est aussi un lieu d’écoute et de parole, donc, un lieu de prière.

– Avez-vous découvert des choses auxquelles vous ne vous attendiez pas ?

Oui, j’ai pu voir concrètement que des gens tellement différents de moi étaient aussi appelés à devenir prêtre !

– Qu’est-ce qui a pu être difficile ?

Les conflits humains ! Mais c’est comme partout lorsque des personnes différentes vivent ensemble. Là où il y a des hommes, il y a de l’hommerie !

– Qu’avez-vous le plus aimé ?

Certains cours lumineux, en particulier sur l’écoute, mais aussi de belles rencontres, en particulier dans mes insertions pastorales (NDLR : les séminaristes, au cours de leurs études, sont envoyés dans les paroisses en insertion pastorale).

– Pensez-vous y avoir tout appris ?

J’espère que non !

– A quoi avez-vous renoncé en choisissant de devenir prêtre et comment le vivez-vous aujourd’hui ?

J’ai renoncé à beaucoup d’autres vocations possibles ! Mais on ne peut pas tout choisir, et il faut faire un choix.

Aujourd’hui, je me dis parfois « et si j’avais choisi telle voie, et si je choisissais autre chose… ? ». Mais lorsque je vois tout ce que j’ai vécu jusqu’ici, dans ma mission à Singapour, je ne regrette vraiment pas.

Pour moi, l’important est d’être libre et de vivre du don de la vie chaque jour !

– Qu’est-ce que ce temps de séminaire vous a apporté pour votre vie de prêtre missionnaire ?

Ce fut un temps de formation mais surtout de relecture et de fondation, qui ne m’a pas enlevé le goût de l’aventure !

Mes études à la Catho de Paris m’ont donné de très bons outils pour mieux comprendre une société moderne et multi-religieuse telle que Singapour, notamment en sociologie ou dans le domaine interreligieux. Avant le séminaire, mes études à l’IFAC de Lille (Institut de Formation à l’Animation de Catéchèse pour adultes, selon la méthode Mess’Aje) m’ont aussi donné de bons outils pour percevoir l’évolution des croyances religieuse selon les sociétés et dans la Bible.

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