Le Vatican est-il riche ?

 

 

Dans Ainsi soient-ils, une partie de l’histoire se déroule au Vatican, toujours dans de somptueux palais, où de mystérieux hommes d’affaires influencent des cardinaux (voir cet extrait). Mais au fait, le Vatican est-il riche ?

Avant 1870, le Saint-Siège touchait la plus grosse part de ses revenus grâce à son État en Italie centrale. Mais, envahi par les Italiens qui dérobèrent le trésor pontifical, le Saint-Siège, perdit ses revenus et vécut des dons des fidèles du monde entier jusqu’en 1929. Mussolini souhaitant mettre fin au conflit entre l’Italie et le Saint-Siège, soumit ce dernier aux accords du Latran : le Saint-Siège renonçait aux territoires annexés par l’Italie en 1870 contre 750 millions de lires de l’époque et des titres de rente à 5 % sur un milliard de lires. C’est l’origine de la fortune du Vatican. Cet argent servit aux réparations ou constructions de bâtiments à Rome, dons aux missions, achats de terrains autour du Vatican. Le reste fut placé.

L’argent placé semble avoir été longtemps « sagement géré ». En 1982, le krach du Banco Ambrosiano (une des banques les plus estimées de la péninsule) fit perdre 241 millions de dollars au Vatican. Jean Paul II décida alors de manifester la transparence financière de son État en en publiant le budget. Ainsi nous en connaissons avec précision la teneur. Il faut l’étudier à partir de 3 postes différents :

Le premier est le Saint-Siège, qui en 2004 enregistre 205,6 millions d’euros de recettes pour 202,6 millions d’euros de dépenses. Celles-ci sont principalement destinées aux 2663 personnes travaillant au sein de la Curie romaine (dicastères et organismes du Saint-Siège, 118 représentations pontificales auprès des nations, 9 sièges auprès des organisations internationales).

Le second concerne le bilan de l’État de la Cité du Vatican qui, toujours en 2004, enregistre lui aussi un résultat positif de 5,3 millions d’euros. En 2003, il était en déficit de 8,8 millions d’euros et, en 2002, de 16 millions d’euros. En 2004, il employait 1560 personnes au sein notamment de Radio Vatican, L’Osservatore Romano et la télévision CTV.

Enfin, le denier de Saint-Pierre (dons effectués par les diocèses) atteint 43 millions d’euros, soit une baisse de 7,4 % par rapport à 2003. Ces fonds ont été destinés, sur volonté du Pape, « à des interventions caritatives visant à alléger les souffrances de populations touchées par des catastrophes naturelles, à soutenir des initiatives en faveur d’orphelins victimes de conflits armés ou du sida ». Remarquons que le budget du Vatican est relativement faible. Il suffit de comparer pour s’en convaincre. Il est par exemple deux fois et demi-inférieur à celui du Conseil général du Maine et Loire (497, 2 millions d’euros en 2005), et encore inférieur au budget d’une ville comme Angers (250, 27 millions d’euros en 2005). Le budget du Saint-Siège est donc à peu près égal à celui d’une ville moyenne française comme Bordeaux, par exemple. Les bâtiments pontificaux sont trompeurs ! On se dit que le propriétaire de telles splendeurs doit être riche. Las ! Ce n’est plus le cas depuis longtemps…

Source : Il est vivant!

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