Evolution de la pratique de l’adoration eucharistique depuis le XXème siècle

Copyright Ludovic MARGOT - adoration - Ainsi soient-ils

Dans la série Ainsi soient-ils, l’adoration est présentée comme une pratique désuète pour (presque) tout les séminaristes. Mais qu’est ce que l’adoration ? Voici le texte d’un prêtre (Jean-Claude Lange) qui en montre l’évolution récente depuis le XXème siècle.

Les plus anciens se souviennent que le salut du Saint-Sacrement, après les vêpres, réunissait parfois autant de fidèles que la messe du matin. Après le Concile Vatican II, l’adoration eucharistique ne faisait plus guère partie des habitudes pastorales. Ces dernières années, elle a fait un retour dans les paroisses et les grands rassemblements et attire en particulier les jeunes.

Jean-Paul II a souvent encouragé la mise en place de l’adoration perpétuelle en paroisse. Son pontificat s’ouvrait en 1980 par une lettre sur le mystère du culte de la sainte Eucharistie. Il y soulignait que le monde a un besoin urgent de l’adoration eucharistique: « Jésus nous attend dans ce sacrement de l’amour. Ne mesurons pas notre temps pour aller le rencontrer dans l’adoration, dans la contemplation pleine de foi pour réparer les grandes fautes et les grands défis du monde. Que notre adoration ne cesse jamais. » Au terme de son pontificat, dans son encyclique « L’Eglise vit de l’Eucharistie », Jean-Paul II se livre à une profonde méditation sur la mission eucharistique de l’Eglise: « Comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d’amour devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement? Bien des fois, chers Frères et Soeurs, j’ai fait cette expérience et j’en ai reçu force, consolation et soutien! » (L’Eglise vit de l’Eucharistie n° 25)

Nous savons que les saints n’ont jamais manqué de se retrouver au pied du tabernacle pour prier: « Notre Seigneur est au ciel. Il est aussi dans son tabernacle. Quel bonheur!» s’exclamait le saint curé d’Ars. Plus près de nous, mère Teresa donnait ce témoignage: « Notre règle ordonnait, jusqu’en 1973, une heure d’adoration par semaine devant le Saint-Sacrement… Nous avons beaucoup à faire vu que nos maisons pour les lépreux, les malades, les enfants abandonnés sont toujours au complet. Néanmoins, nous maintenons fidèlement notre heure quotidienne d’adoration. Eh bien! depuis que nous avons introduit cette modification dans notre emploi du temps, notre amour pour Jésus est devenu plus intime, plus éclairé. Notre amour réciproque est plus compréhensif, il règne entre nous une entente plus affectueuse, nous aimons davantage nos pauvres et, chose encore plus surprenante, le nombre des vocations a doublé chez nous … »

L’adoration eucharistique n’est pas un «gadget spirituel », mais un chemin de renouvellement intérieur et personnel. Elle est «une force transformante» (Jean-Paul II «L’Eglise vit de l’Eucharistie» n° 62). Elle transforme, convertit, évangélise, fortifie et vivifie la paroisse.

« Il est vivement recommandé que, dans les villes ou du moins dans les cités les plus importantes, l’Évêque diocésain désigne une église pour l’adoration perpétuelle, dans laquelle cependant la sainte Messe sera célébrée fréquemment, et même si possible, chaque jour … » écrivait le cardinal Francis Arinze à la demande de Jean-Paul le 25 mars 2004.

Jean Claude Lange, curé

Pour approfondir à partir des textes cités :

Encyclique « L’Eglise vit de l’Eucharistie » de Jean-Paul II, 17 avril 2003

* Instruction du Vatican sur l’adoration Eucharistique (texte du cardinal Francis Arinze)

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