Souvenirs du séminaire

Témoignage du Philippe Link - Ainsisoientils

Nous sommes partis à la rencontre de prêtres afin de leur demander leur point de vue sur le séminaire. Témoignage du père Philippe Link, 33 ans, vicaire en paroisse à Strabsourg-Neudorf.

 

– Quels souvenirs gardez-vous du séminaire ? 

De mon temps de séminaire, je garde surtout le souvenir de l’amitié. Notre vie communautaire, notre passion pour la personne de Jésus-Christ, notre désir de l’annoncer m’ont beaucoup marqué durant mes 7 années de formation. C’est avant tout à l’amour que nous avons les uns pour les autres qu’on nous reconnaît comme disciple de Jésus.

– Qu’est-ce que cela vous a apporté humainement et spirituellement ?

En choisissant de répondre à l’appel du Seigneur, ma vie a basculé. Mais elle a basculé dans la confiance ! Bien sûr, je me suis engagé à suivre le Christ de façon plus radicale, mais c’est le Seigneur surtout qui s’est engagé. Moi, je peux bien faire le vœu de donner ma vie dans le Sacerdoce, mais c’est le Christ qui me donnera d’y rester fidèle ! J’ai appris au séminaire que Jésus est fidèle, qu’il est là, et qu’il ne me lâchera pas ! Sans cette certitude, quelle angoisse ! S’il fallait uniquement compter sur ses propres forces… ce serait perdu d’avance !

– Qu’est-ce qui a pu être difficile ? 

L’obéissance a souvent été le plus difficile bien sûr ! En entrant au séminaire, nous entrons dans le projet d’un autre : dans le projet de Dieu ! Et cela nous dépasse. Il a fallu alors apprendre à discerner la volonté du Seigneur et à obéir à nos supérieurs. Mais cette obéissance m’a rendu libre. Libre pour aimer.

– Qu’est-ce vous y avez vécu ? 

J’ai vécu au séminaire un vrai temps de formation intellectuelle, spirituelle et pastorale. Un temps de fondation pour ma vie de prêtre. Non pas coupé du monde, mais bien ancré dans le monde, je me suis préparé à y être envoyé uni à Jésus pour l’amour des Hommes.

– Qu’est-ce que vous avez aimé ? 

J’ai aimé me donner et apprendre à me donner. Être séminariste, ce n’est pas seulement rester toute la journée dans une chapelle et prier. C’est relever ses manches et faire quelque chose pour les gens. Pas pour donner des règles ou des ordres, mais pour servir, aimer et faire aimer Dieu.

– Qu’est-ce qui vous manqué ? 

Beaucoup de choses m’on manqué au séminaire. Et en même temps, j’avais tout ! Je me suis préparé à être prêtre avec mon cœur blessé et ma pauvreté. Ainsi, aujourd’hui ma mission se vit non selon les moyens du monde mais par mes mains vides, ayant comme seules armes la Parole de Dieu et un cœur configuré à celui de Jésus. Le prêtre est un homme au cœur transpercé, blessé d’une blessure d’où lui vient la force pour accomplir sa mission.

– Est-ce que vous y avez tout appris ? 

Je n’ai pas tout appris au séminaire… de loin pas ! Mais c’est le cas de tous les lieux de formation. On n’apprend pas tout non plus dans une grande école de commerce ou d’ingénieur. J’apprends tous les jours à devenir prêtre selon le Cœur de Jésus. Je me laisse constamment instruire par Dieu qui m’a choisi et qui m’a institué comme prêtre.

– A quoi cela vous sert-il aujourd’hui ? 

Les gens ont besoin de sortir de l’anonymat et de la peur ; ils ont besoin d’être connus et appelés par leur nom, de marcher avec assurance sur les sentiers de la vie, d’être retrouvés s’ils sont perdus, de recevoir le salut comme don suprême de l’amour de Dieu ; c’est ce que fait Jésus. C’est ce que font les prêtres avec lui. C’est exactement la mission à laquelle je me suis préparé au séminaire et à laquelle je veux répondre chaque jour !

 

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